A la demande d'Ambroise Vollard, marchand d'art et éditeur, Marc Chagall (1887-1985) entreprend en 1931 une centaine d'eaux-fortes pour illustrer la Bible, œuvre colossale qu'il terminera en 1956. Son approche artistique est instinctif et les interruptions suite à la situation dramatique en Europe entre 1933 et 1945 se reflètent dans les esquisses.
Avec beaucoup de liberté Chagall mêle les versets juifs et chrétiens de la Bible dans ses illustrations pour faire passer un message universel de paix et d'amour. « Pour moi, peindre la Bible, c’est comme un bouquet de fleurs. La Bible pour moi c’est de la poésie toute pure, une tragédie humaine. Les prophètes m’inspirent, Jérémie, Isaïe… c’est de la poésie engagée. Je ne proclame pas le drame de la vie. Je ne dramatise pas, même lorsque la mort est présente dans un tableau. C’est tragique par nature, c’est comme ça, tout simplement. » (Marc Chagall à Ambroise Vollard). A la mort de Vollard, en 1939, 66 illustrations sont finies. Les motifs et les couleurs cherchent à toucher directement la sensibilité du spectateur.
Tiré à 6 500 exemplaires non numérotés, le nôtre appartenait à Giovannella Caetani Grenier (1875-1971), descendante d'une famille noble italienne. Grâce à l'importance politique de son père et au rôle de sa mère à la cour de Marguerite de Savoie elle fréquente dès son enfance la haute société. En 1900, elle épouse le baron belge Alberic Grenier, dont les activités diplomatiques l'amènent à voyager beaucoup.
Les premières œuvres de Chagall présentent déjà des sujets bibliques, mais de manière plutôt isolée, avant que l'artiste ne commence, à l'âge de 43 ans, à s'intéresser intensivement à l'Écriture Sainte. La confrontation avec les textes bibliques devient un élément essentiel de sa création : gravures, lithographies, gouaches, peintures, vitraux et céramiques témoignent de son inventivité et de sa force artistique.
Pendant plus d'un demi-siècle, Marc Chagall se consacre presque sans interruption à des thèmes bibliques. Son approche à la fois vaste et créative est si unique par son ampleur et si fascinante par la profondeur qu'on qualifie Chagall à juste titre de peintre de la Bible.
Alors que la couleur fascine souvent dans ses tableaux, les 105 gravures sur la Bible ne sont pas colorées. Toutefois, des petites gouaches en couleurs ont précédé ces travaux en noir et blanc. D'ailleurs, Marc Chagall a employé différentes techniques (pointe sèche, polissage au brunissoir, papier de verre, etc.) pour les gravures.
Outre les illustrations en noir, la Bible Verve de 1956 comprend 18 lithographies en couleurs (couverture, frontispice, titre illustré et 15 planches).
Notre aperçu donne une idée à quel point l'artiste a dû se plonger dans l'existence de l'homme et sa foi en Dieu.
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